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Encre d'époque.
14 février 2019

"Antivax : la résistance aux vaccins du XVIIIème siècle à nos jours" de F.Salvadori & LH.Vignaud

 

"Une pomme par jour éloigne le médecin, pourvu que l'on vise bien."
Winston Churchill

 

Antivax la résistance aux vaccins du XVIIIème siècle à nos jours

Résumé :

Selon une enquête récente, plus de 40 % des Français considèrent que les vaccins ne sont pas sûrs. La rougeole s’étend sur notre territoire, la diphtérie réapparaît en Europe, le monde voit s’éloigner la possibilité d’une prochaine éradication de la poliomyélite, seuls 20 % des infirmiers se vaccineraient contre la grippe saisonnière… Comment expliquer cette vague de méfiance, menaçant de faire resurgir en Occident des maladies que l’on pensait disparues ?
Oppositions religieuses, arguments écologiques, préventions contre une industrie Big Pharma et un État Big Brother… Si internet facilite aujourd’hui la diffusion de théories conspirationnistes, la plupart des courants « antivax » modernes reprennent des arguments nés dès le XVIIIe siècle. Pasteur lui-même ne fut-il pas en son temps accusé d’être un spéculateur vantant les mérites d’un procédé qui aurait fait plus de victimes que la maladie elle-même ?
Une enquête sur trois siècles d’oppositions à une révolution médicale, qui fait le point sur toutes les polémiques actuelles à la lumière des débats du passé.

Mon avis :

 Je l’avoue. Je n’ai que très peu confiance envers les laboratoires, étant donné qu’il ne se passe pas une année sans qu’éclate un scandale sanitaire ou une mise en garde liée à un médicament ou un vaccin. Par ailleurs, la position du gouvernement et des labos qui ont tendance à minimiser les scandales, à mentir pour laver tout soupçon ou à exagérer pour rien, renforce cette méfiance que j’ai envers le monde de la recherche médicale (ce n’est pas un hasard si je me dirige le plus possible vers les plantes brutes ou HE).
Toutefois, je précise, que je ne suis pas entièrement contre, et je reconnais que certains vaccins sont utiles, - même si je critique vivement la dictature vaccinale de Madame la Ministre de la Santé Financière (Agnès Buzyn) et du gouvernement financier dont elle fait partie. On a beau dire que c’est la santé, la médecine reste un commerce, ne soyons pas aveugles.

Rassurez-vous, je ne suis pas en train de vous raconter ma vie. Si je vous parle de ceci, c’est parce qu’à la fin de cet avis je ne sais absolument pas si je serai partiale, donc je préfère préciser maintenant que je suis pour mais aussi contre les vaccins, ce qui veut dire que mon avis va forcément s’en ressentir. Donc, le mieux pour vous, sera de vous faire votre propre avis en lisant ce livre.

Vaccin et recherche :

Pour en venir au livre, je dois dire que j’ai apprécié ce bouquin sur le point de vue historique et pour plusieurs raisons. 
Tout d’abord, parce que les auteurs vont remonter les siècles pour nous apprendre les prémices de la vaccination dans le monde, et nous dire comment celle-ci a débarqué en Europe avec Lady Montagu la femme d’un ambassadeur anglais.

Ensuite, j’ai apprécié découvrir les évolutions, les tâtonnements de la recherche sur les vaccins et aussi ses conséquences, qu’elles soient bénéfiques via la diminution de certaines maladies, mais aussi néfastes avec ses échecs et ses morts.
Pour continuer, l’autre atout non négligeable de cette remontée historique, c’est qu’elle va aussi nous permettre de suivre à travers quelques petits passages, l’évolution des pratiques dans la médecine comme par exemple la naissance de la déontologie. Partant d’aucun code déontologique où les essais sur les orphelins, les prisonniers, les gens de rien étaient considérés comme allant de soi, on va découvrir vers le milieu du 19ème siècle et l’affaire du Dr. Neisser la naissance des premières règles déontologiques qui interdisent les expériences sur des sujets non consentants.
Enfin et pour finir, j’ai aimé découvrir tout l’historique de la pensée anti et pro vaccin. Et là j’ai découvert à ma grande surprise, que beaucoup de combats et d’idéologies que je croyais très actuels ne le sont pas et se retrouvaient déjà à l’époque dans la lutte anti-vaccin, comme le combat contre la vivisection par exemple (même si j’ai un vague souvenir d’avoir lu quelque part que Victor Hugo s’y opposait).

 Politique et résistance :

 L’histoire de la recherche, de la médecine, la naissance de la technique c’est une chose, mais quid de la politique vaccinale et de sa résistance ?
Là aussi, les auteurs vont nous gâter, et nous montrer que les querelles et résistances autour de la politique vaccinale ne datent pas d’aujourd’hui. On va d’ailleurs découvrir que le refus du vaccin cache souvent divers combats et idées. Par exemple, les vaccins ce n’est pas bien car ça vient d’une femme (Lady Montagu) ; ce n’est pas bien car c’est trop barbare ; ce n’est pas bien, car c’est un appel à ne pas respecter les bonnes mœurs ; etc., etc. Il y a plein d’arguments avancés par les anti-vaccins, qui vont de l’argument misogyne à l’argument complotiste, en passant par l’argument naturaliste, - qui je pense dans le livre va dans l’extrême et n’est pas le schéma le plus juste, le plus répandu et le plus nuancé qui soit.    
Toutefois, il est important de souligner que dans le lot il y a des résistances un peu plus sérieuses. A commencer par la résistance politique, comme celle de ces politiciens qui ont peur que l’on favorise les vaccins « pour abandonner toute politique sociale et sanitaire à l’égard des populations misérables », ou celle de ces autres politiciens qui avancent que vacciner l’armée c’est un acte antipatriotique, vu que cette opération crée des soldats tous mous. Même si cette idée n’est pas sans fondement, la vaccination fatiguant en effet les humains quand elle ne les rend pas malade. Churchill lui-même va s’en plaindre.
On peut aussi avancer dans les résistances sérieuses, la résistance citoyenne (je vais dire) ; où l’on voit que rejeter la vaccination c’est rejeter le comportement dictatorial des politiques qui imposent la vaccination et s’immisce ainsi dans le cadre privé, tout en revendiquant dans le même temps la propriété de ses corps.
Enfin on pourrait aussi avancer les idées religieuses, même si les auteurs soulignent que la religion sert parfois juste de prétexte pour rejeter ce qui vient de « là-bas ». Bref ! Les arguments ne manquent pas et souvent l’idée va plus loin que la vaccination.
Quoi qu’il en soit, tous ces arguments et d’autres reviennent depuis que la vaccination existe, voilà pourquoi entre autre je n’ai pas précisé les dates vu que beaucoup de ces raisonnements sont encore valables aujourd’hui avec un peu d’actualisation. Toutefois, il faut bien nuancer les époques, aujourd’hui je ne pense pas que les gens très branchés natures (à part quelques sectes, celles qui ont l’air d’être dans le livre si jamais ça existe) iraient encore dire que la nature et l’hygiène guérissent tout, y compris de la rage. Même si bien sûr la bonne hygiène de vie et la prévention évitent pas mal de maladie, (on nous emmerde bien assez avec ça).

 Maintenant, en ce qui concerne la politique vaccinale que je n’ai pas encore abordé, on peut noter outre la prévention et les plans de l’OMS abordés dans le livre, que cette dernière est assez violente dans l’ensemble et dans les pays quand il s’agit de faire face à la résistance. Et ceci à toutes les époques ; la violence passant notamment par des amendes, par l’obligation de vaccination quitte à faire usage de la force sur des citoyens, des prisonniers... où à les menacer comme aujourd’hui en France on menace les enfants d’interdiction d’école.
Cependant, il ne faut pas croire non plus que la politique vaccinale n’est vue que de manière mauvaise partout dans le monde, ce livre va bien le souligner. En effet, dans certains pays en développement cette dernière colle plutôt avec l’image de la modernité. Par ailleurs, soulignons que même dans nos pays elle n’est pas forcément mal vue. La résistance n’étant jamais à 100%.

Mais alors pourquoi une telle violence, pour quelque chose qui semble aller de soi ? Là aussi le livre va aborder la problématique, même si je trouve que ça n’a pas toujours été d’une bonne manière. 

En effet, les auteurs vont bien aborder que le manque de transparence ; les décisions hâtives ou tardives des politiques ; les intérêts pharmaceutiques ; la politique de la peur comme par exemple avec la grippe H1N1 ; les mensonges des laboratoires ; les lanceurs d’alerte… jouent en défaveur des vaccins. Toutefois, en ce qui concerne les lanceurs d’alerte, j’ai trouvé que l’approche des auteurs était pleine de mépris et sans considération pour ces derniers. Ceci sous prétexte qu’ils ne sont pas des vrais scientifiques, et sous prétexte que ce qu’ils reprochent au vaccin n’est pas démontrable voire vérifiable, et au pire ne doit pas remettre en cause la balance bénéfices/risques... Certes, la critique des auteurs était sur beaucoup de point justifiée et nécessaire, mais est-ce que ça méritait un tel ton ?
Enfin, autre chose qui pour moi (ce n’est pas dans le livre) joue en défaveur des vaccins, c’est aussi le fait que le gouvernement dramatise trop les morts et les risques liés aux maladies. Je trouve que c’est un argument dur à avaler dans notre pays, vu que la varicelle, la rougeole ou encore la grippe ne font pas tant de dégât que ça. Certes, il y a bien quelques morts, mais dramatiser ces morts alors qu’à côté il y 150 000 morts par attentat, agression, cancer lié à la pollution et je ne sais quoi d’autre où l’Etat n’agit pas tant que ça, je trouve que ça fait un peu désordre. Mais ça c’est mon avis.

Pour faire court, comme on le voit la mauvaise communication, les mensonges, le comportement de certains laboratoires et chercheurs (un exemple est cité dans le livre), la confiance aveugle envers les vaccins par les gouvernements, le refus d’écouter ceux qui se plaignent, n’encouragent pas la confiance. Pas plus, que les campagnes de vaccination qui ne jouent pas la carte de l’honnêteté, en omettant de préciser qu’un vaccin ne protège pas à 100% et présente des risques pas toujours inscrit sur la notice. (Je n’ai pas souvenir d’avoir lu que Gardasil favorisait le déficit hormonal et donc à terme la ménopause précoce.)

Le mot de la fin :

Mon point de vue à la lecture de ce livre est bizarre. J’ai adoré ce livre pour tout l’historique qu’il propose, mais par contre j’ai beaucoup moins apprécié le ton des auteurs par moment. Oui parfois et même souvent je suis d’accord avec eux, les anti-vaccins avancent des arguments ahurissants et ceci quelle que soit les époques. Oui je suis d’accord avec les auteurs, la nature ne fait pas toujours des miracles et n’est pas toujours la meilleure protection, mais elle n’est pas non plus la pire.
Cependant, la position pro-vaccin des auteurs qui auraient tendance à faire comme l’Etat, à dire que les vaccins sont généralement sans risques, m’a énervée prodigieusement et ceci même s’ils admettent à côté quelques petits risques liés aux vaccins.
Un vaccin n’est pas sans risque, ce n’est pas un acte anodin non plus, de fait oui j’ai mal pris la position des auteurs à minimiser les risques à 3 cas sur 10 000 pour les vaccins, et les voir dans le même temps appuyer fortement sur les « potentiels » risques des petites maladies infantiles… Si quelque chose est grave dans un cas, pourquoi ça ne serait pas tout aussi grave dans l’autre cas ? Pourquoi condamner ou juger ces gens qui n’ont pas envie d’être les 3 cas sur 10 000 que la notice indique ? (Quand encore la notice indique tous les effets secondaires).

En résumé, si on enlève le ton des auteurs, sur un point de vue historique et anthropologique j’ai adoré ce livre. J’ai découvert beaucoup, j’ai levé les yeux au ciel souvent, je me suis énervée régulièrement.  Toutefois, ça ne changera pas ma position sur certains vaccins que je juge trop dangereux (Hépatite B ; Gardasil) ou inutile comme celui de la grippe. Quoi qu’il en soit, c’est un livre à lire, au moins pour tout le côté historique qui est très intéressant et nous en apprend beaucoup.

Éditions Vendémiaire.

 

Extrait :

« On voit ici que la médecine n’est jamais mieux attaquée que par elle-même. Et que les sciences qui la sous-tendent peuvent être « malscience », comme l’évoque Nicolas Chevassus-au-Louis dans l’ouvrage du même nom, qui sonne l’alarme sur la fraude qui serait en hausse dans les laboratoires. Son ampleur est difficile à évaluer, mais 2% des scientifiques reconnaissent avoir fabriqué, falsifié ou manipulé des données pour publication, et un tiers avoue un comportement parfois « déviant » pour publier. Car au-delà de leur fonction première de communication de résultats à la communauté scientifique, les publications sont devenues des outils d’évaluation des carrières et des institutions de recherche. » P.232

 

Source: Externe

 

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